par Pascale Denis« PARIS (Reuters) : « Darty a demandé lundi à la Fnac d’améliorer son offre de rachat et d’y introduire une partie en numéraire.
Le distributeur de petit électroménager et d’électronique grand public a également indiqué qu’il prolongeait jusqu’au 11 novembre le délai d’examen « d’une offre améliorée ».
Son conseil souhaite également, pendant cette période, « se pencher sur l’opportunité d’introduire un paiement en espèces (..), une compréhension détaillée des synergies attendues, la faisabilité de la transaction et la protection des intérêts de Darty », a fait savoir le groupe dans un communiqué.
En réponse, la Fnac a simplement dit lundi « avoir pris bonne note du communiqué de Darty » et a rappelé être « convaincue du potentiel que représente ce rapprochement ».
L’enseigne de produits culturels et électroniques se propose de racheter Darty par échange de titres pour former un champion français des produits techniques, électro-ménagers et culturels. Son offre, lancée le 30 septembre, valorise Darty à 719 allions d’euros.
Elle avait initialement jusqu’au 28 octobre pour soumettre une offre ferme ou renoncer à ses ambitions.
Chez Darty, on indique que « le niveau de l’offre est jugé insuffisant et qu’en outre le conseil ne validera pas une offre sans espèces ».
« Il y a aussi des doutes sur les synergies », ajoute-t-on.
Cette réaction n’a guère surpris le marché, certains investisseurs s’étant montrés sceptiques, tant sur le montant de l’offre que sur ses modalités, en particulier sur l’absence de composante en cash.
ENGAGEMENT
La Fnac, qui s’est redressée et a vu le cours de son action multiplié par 2,7 depuis son introduction en Bourse à 22 euros en juin 2013, est soucieuse de ne pas s’endetter.
Elle a dit avoir le reçu un engagement irrévocable du fonds Knight Vinke Asset Management, premier actionnaire de Darty avec 14,34% du capital, et une lettre d’intention de soutien à l’opération de la part de DNCA Finance, qui en possède 6,66% et 2,63% supplémentaires via des instruments dérivés.
L’enseigne a aussi chiffré à « au moins 85 millions d’euros » le montant des synergies avant impôts qui pourraient être dégagées grâce au rapprochement des deux groupes, un montant supérieur aux 70 millions d’euros évoqués par des analystes.
La Fnac se propose de racheter Darty à raison d’une action Fnac pour 39 actions Darty, une parité qui offrait une prime de 27,4% par ra
pport au niveau de clôture de l’action Darty le 29 septembre, à la veille de l’offre.
Lundi, le titre Darty a fini en baisse de 2,0% à 98,00 pence à la Bourse de Londres, pendant que la Fnac a gagné 0,55% à 59,83 euros sur Euronext.
L’opération pourrait poser des problèmes de concurrence et générer d’importantes suppressions d’emplois dans les sièges sociaux et les services informatiques et logistiques.
La Fnac disposait à fin 2014 d’un réseau de 186 magasins (dont 114 en France) et employait plus de 14.500 personnes.
Darty comptait pour sa part 400 magasins en Europe, dont la majorité en France – où il réalise 70% de son chiffre d’affaires – et employait 10.700 personnes.
Faute d’accord, Darty précise qu’il « reste confiant dans la capacité du management à poursuivre la mise en œuvre de la stratégie en tant que société indépendante et à créer ainsi de la valeur pour les actionnaires ».
(Edité par Jean-Michel Bélot)
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